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27 e 2.1. Entre chronologies et chronologie : le VII s. P. Rouillard et J-Chr. Sourisseau Le VIIe siècle est celui de la plus grande extension des établissements grecs et phéniciens en Méditerranée centrale et occidentale. Les points de repère vers le bas sont simples à identifier, avec les fondations de Marseille et de Camarine, ou la destruction de Ashkelon. Vers le haut, il convient d’affronter les chronologies croisées des séries céramiques et des faciès culturels méditerranéens et des marges de la mer intérieure. La question sur la manière de se situer dans le temps est bien récurrente. Elle vient –depuis quelques années – d’être posée à nouveau quand nous avons vécu - sereinement et longtemps- en scandant les phases et les styles des céramiques de Corinthe et d’Athènes qui s’appuient pour une bonne part sur la chronologie thucydidéenne des fondations coloniales grecques de Sicile. Aujourd’hui, l’élément nouveau voire troublant est fourni par les analyses de C14 et par la prise en compte de données dendrochronologiques, éloignées de la Méditerranée, c’est à dire de l’Europe tempérée et d’Anatolie centrale, ce qui est, en soi, une nouveauté positive et par la reprise du débat sur la chronologie des sites du Levant envisagées à la lumière de nouvelles analyses radiocarbonnes. ème La Méditerranée au VII siècle av. J.-C., Etienne R. dir., 2010, p. 27-38 et 50-55, (Travaux de la Maison René Ginouvès, 6) 28 Historiens et archéologues des temps classiques ont en effet trop longtemps envisagé les espaces de la Méditerranée de manière morcelée, chacun élaborant alors un mode de perception du temps ; on a abouti alors à des systèmes chronologiques régionaux, relatifs ou absolus, fondés principalement sur des données locales, tout en ayant recours – pour argumenter la validité de la démarche- à des indices chronologiques externes à la région envisagée. Une idée sous jacente à toutes ces démarches doit être relevée, celle de se tourner de l’Europe centrale vers le monde grec ou de regarder l’Orient pour situer le monde grec. Ainsi se sont élaborés, avant la révolution du C14 et celle de la dendrochronologie, des systèmes autonomes fondés sur des séries de matériel réduites et de natures très diverses ; sans caricaturer, épées et fibules au nord des Alpes, vaisselle dans le monde grec, épigraphie en Orient. Pour la période qui nous intéresse, on dispose de trois systèmes principaux : - en contexte méditerranéen, les travaux de Friis Johansen et de Humphrey Payne, poursuivis par Darrell A. Amyx et Cornelius Neeft, sur la céramique corinthienne, qui s’appuient sur la lecture du livre VI de Thucydide ; l’oeuvre de John Nicolas Coldstream, elle, envisage une durée plus longue, à partir du Xe siècle, et une dizaine d’ensembles régionaux, notamment Athènes et l’ensemble eubéo-cycladique ; - un autre système chronologique a été élaboré pour quelques grands sites du Levant , Meggido, Hazor, Samarie, Tell Abu Hawam, Tarse, Hama, Al Mina, fondé essentiellement sur des événements historiques comme les destructions connues par les textes orientaux et égyptiens et la chronologie biblique1. Ce système a été confronté à celui du monde grec par John Nicolas Coldstream2 ; - pour le contexte de l’Europe, Herrmann Müller-Karpe, en 1959, propose un système de corrélation entre les cultures de l’âge du Bronze et du Fer en Europe tempérée, en Italie péninsulaire et en Sicile. Ces trois systèmes, issus de traditions académiques différentes et reposant sur des catégories matérielles différentes, n’avaient pas vocation à fonctionner ensemble. Pourtant toutes proposent un cadre chronologique relatif et/ou absolu, qui parfois repose, à la marge, sur les mêmes documents. Les essais de corrélation, récents, fondés sur quelques ensembles, comme ceux contenant des objets portant le cartouche du Pharaon Bocchoris, sont aujourd’hui confrontés aux apports des analyses C14 (dans l’ensemble des espaces considérés) et dendrochronologiques (essentiellement en Europe tempérée et en Anatolie centrale). À partir de ces systèmes ont été établis des schémas pour les régions en contact tant avec le monde grec que avec le monde oriental. Ceci vaut notamment pour le monde étrusque, le monde tartessien, le monde phénicien d’Occident et, de manière plus globale, pour le style orientalisant dont l’étude constitue un premier essai d’analyse de l’ensemble de la Méditerranée archaïque3. Notre objectif est alors de décloisonner/confronter les approches et les systèmes en usage après en avoir rapidement analysé la structure. 1 Synthèse commode avec bibliographie : Botto 2005, p. 589-598. Coldstream 1968, p. 302-321. 3 Poulsen 1912. 2 29 2.1.1. Les chronologies méditerranéennes : la céramique corinthienne et le style protocorinthien Les travaux sur la céramique protocorinthienne fournissent encore aujourd’hui les outils considérés comme les plus fiables et ainsi les plus couramment utilisés par les archéologues pour établir les cadres de la chronologie du VIIe s. en contexte méditerranéen, même si l’histoire de leur élaboration demeure singulière. Rappelons-en les principales étapes. À partir d’un classement stylistique de la production corinthienne de vaisselle à décors géométrique et orientalisant, Payne, à la suite de Johansen4, propose un cadre de chronologie absolue de ce type de matériau en transposant son schéma d’évolution relative sur les indications fournies par Thucydide dans un passage bien connu de la Guerre de Péloponnèse évoquant les étapes de l’installation coloniale des diverses communautés grecques en Sicile, depuis les fondations les plus anciennes de Naxos (734), Syracuse (733), Leontinoi (729) Mégara Hyblaea (728) jusqu’aux installations tardives de Camarine (599) et d’Agrigente (580). La méthode se fonde sur la recherche des matériaux les plus anciens de chacune de ces cités afin de vérifier à la fois la cohérence du système d’analyse de l’évolution stylistique de la céramique corinthienne et de la chronologie relative de Thucydide. Un équilibre ayant été trouvé entre ces deux exigences5, les auteurs ont considéré que la chronologie absolue déduite des données de Thucydide était valide et apte à constituer le cadre de la chronologie absolue de la céramique protocorinthienne. Les philologues ont néanmoins relevé le danger qu’il y avait à utiliser une source indirecte comme Thucydide en terme de chronologie, quand celui-ci évoque avec une telle précision des évènements qui lui sont antérieurs de plus de deux siècles. R. Van Compernolle6 a critiqué avec des arguments très convaincants cette approche en montrant que les systèmes chronologiques, relatifs aux périodes antérieures au VIe s. et qui sont élaborés en divers endroits du monde grec vers la fin de l’archaïsme, sont des reconstructions basées sur un décompte par générations (de 35 ans ou de 33ans et demi). Le système de Thucydide, dont la source principale est probablement Antiochos de Syracuse, entre dans ce type de schéma reconstruit. Pour Van Compernolle, faire du texte de Thucydide la base de la chronologie absolue de la céramique protocorinthienne était donc inacceptable. La découverte de la tombe 325 de la nécropole de Pithécusses7 allait fournir un élément nouveau et décisif dans le débat. Il s’agit de la tombe commune d’une fillette de 2 ans et demi et d’un jeune garçon d’une dizaine d’année qui contenait un dépôt associant, entre autres objets, trois vases corinthiens du Protocorinthien Ancien et un scarabée portant le cartouche de l’éphémère pharaon Bocchoris dont les égyptologues situent le règne entre les années 720/719 et 715/714 av. J.-C.8 Cette association claire fournit un terminus post quem pour le style Protocorinthien Ancien dans le dernier quart du VIIIe s. ce qui confirme les hypothèses de Payne et donc valide au moins partiellement la chronologie de Thucydide9. Ce point d’ancrage établi, les spécialistes de la céramique corinthienne n’ont pu que constater 4 Toutes ces analyses sont reprises et mises à jour dans Amyx 1988, p. 397-434 et Neeft 1987, p. 363-380. Mais il faut, comme le rappelle Michel Gras, avoir en tête qu’une fondation est un processus lent: Gras 2002, p. 185-186 ; voir aussi Morris 1996. 6 Van Compernolle 1959. 7 Buchner et Ridgway 1993, p.779-780, Pl. CLVII. 8 Ridgway 1999, avec la bibliographie antérieure. 9 Coldstream 1968, p. 322-327, Neeft 1987, p. 372-379, Amyx 1988, p. 415-416. 5 que la chronologie relative des établissements grecs de Sicile rythmait l’évolution des styles Protocorinthien et Corinthien et offrait, en dépit des réserves des philologues, un cadre de chronologie absolue assez précis pour cette production très diffusée de l’Orient à l’Occident. La chronologie de la céramique corinthienne Chronologie de H.G. Payne (1931) Late Geometric LG Early Protocorinthian EPC Middle Protocorinthian I MPC I Middle Protocorinthian II MPC II Late Protocorinthian LPC Transitional TR Early Corinthian EC Middle Corinthian MC Late Corinthian I LC I Late Corinthian II LC II Chronologie révisée par D.A. Amyx (1988) et C.W. Neeft (1987 et 1991) to ca. 725 B.C. 750-720 B.C. 725-700 B.C. 720-690 B.C. 700-675 B.C. 690-670 B.C. 675-650 B.C . 670-650 B.C. 650-640 B.C. 650-630 B.C. 640-625 B.C. 630-620/615 B.C. 625-600 B.C. 620/615-595/590 B.C. 600-575 B.C. 595/590-570 B.C. 575-550 B.C. 570-550 B.C. after 550 B.C. after 550 B.C Géométrique récent GR Protocorinthien ancien PA Protocorinthien Moyen I PM I Protocorinthien Moyen II PM II Protocorinthien recent PR Style transitionnel TR Corinthien ancien CA Corinthien moyen CM Corinthien récent I CR I Corinthien récent II CR II 2.1.2. Les chronologies de l’Europe tempérée En 1959, le préhistorien allemand Herrmann Müller-Karpe élabore une proposition de corrélation chronologique entre les différents systèmes régionaux des cultures protohistoriques (fin de l’âge du Bronze et phases anciennes de l’âge du Fer) de l’Europe tempérée ainsi que de l’Italie péninsulaire et de la Sicile. Il fonde sa démarche sur la corrélation des faciès matériels à partir d’ensembles clos en mettant l’accent sur le mobilier métallique particulièrement bien représenté en contexte funéraire dans ces espaces et durant les périodes en question. Il propose une chronologie relative qui ne sera pas remise en cause et ne fera l’objet que de quelques ajustements régionaux. Néanmoins l’auteur est confronté à une difficulté majeure qui est de trouver des accrochages fiables en chronologie absolue. C’est notamment dans une tombe de Tarquinia10, en Etrurie méridionale, qu’il trouve associé un ensemble d’objets caractéristiques du faciès de l’Orientalisant Ancien local avec un vase en faïence d’origine orientale portant le 10 Helbig1896 ; voir également CVA Tarquinia, III, 1974, p. 23 avec la bibliographie antérieure sur la tombe dite de Bocchoris. cartouche du pharaon Bocchoris dont il a déjà été question plus haut. L’autre point de référence est constitué de la tombe 325 de Pithécusses, située dans un horizon culturel similaire, avec son scarabée portant le cartouche de Bocchoris11. Ces deux contextes permettent donc de situer cet horizon culturel vers le dernier quart du VIIIe s. et/ou le début du VIIe s. av. J.-C. ainsi que tous les faciès transalpins qui leur sont corrélés. Il apparaît donc clairement que les systèmes chronologiques, tant méditerranéens que ceux de l’Europe tempérée, reposaient jusqu’au début des années 1980 sur très peu de points d’ancrages en chronologie absolue et que ceux-ci étaient par ailleurs les mêmes. L’articulation entre les systèmes en était donc facilitée mais, en même temps, ceci stérilisait en partie la critique interne. 2.1.3. Le temps des dendrodates et des dates radiocarbones La recherche a connu un saut important à partir des années 1980 quand sont mises en oeuvre deux nouvelles approches chronologiques que sont la dendrochronologie et le radiocarbone. Ces deux approches, qui reposent sur des principes distincts et dont les contraintes méthodologiques sont très différentes mais très prégnantes, ont dans un premier temps été diffusées de manière un peu anarchique et surtout les archéologues s’en sont emparé de manière parfois imprudente. C’est sur cette base que Renato Peroni a proposé en 1994 une remontée de l’ensemble des phénomènes culturels affectant l’Italie : un démarrage avant 1000 de l’âge du Fer italique et, en conséquence, un vieillissement important des étapes successives de l’âge du Fer, avec notamment une date pour les phases les plus anciennes de l’Orientalisant située dans la première moitié du VIIIe s. av. J.-C. Mettant en perspective ces nouvelles données et élargissant le débat en y introduisant des éléments externes, M. Bettelli12 s’est intéressé à une série de dates C14 ainsi qu’aux premières dendrodates obtenues à Gordion sur les bois conservés du niveau de destruction de la citadelle, puis sur les bois de construction des chambres funéraires des tumuli, en particulier ceux du Tumulus MM (dit Tumulus de Midas ou Grand Tumulus)13. Cet ensemble à première vue très éloigné des problèmes péninsulaires était et est toujours considéré comme fondamental par les spécialistes de l’Age du Fer italique parce que la collection de bronzes orientaux de Gordion constitue, depuis sa découverte, un point d’ancrage chronologique pour situer les phases anciennes et moyennes de l’orientalisant étrusco-latial, sur la base alors admise d’une destruction du site vers la fin du VIIIe s. On pensait en effet depuis les travaux des équipes américaines qui se sont succédées14 que le spectaculaire niveau de destruction identifié par les archéologues correspondait à la destruction du royaume de Midas par les Cimmériens vers la fin du VIIIe s., dont Strabon (Géographie, I, 3, 21) se fait l’écho et dont la chronologie est fixée par des sources assyriennes qui situent le règne de Midas vers la fin du VIIIe s. et le début du VIIe s. On savait par ailleurs depuis longtemps, par raisonnement stylistique et typologique, que les vases métalliques retrouvés dans la chambre funéraire du tumulus MM de Gordion étaient probablement plus anciens que ceux de la tombe Bernardini à Palestrina, le 11 Voir supra n. 7. Bettelli 1994. 13 De Vries et alii 2003. 14 Vaste bibliographie limitée à l’essentiel dans De Vries et alii 2003 ; voir aussi la bibliographie en ligne du Gordion Excavation Project (http://home.att.net/~gordion/). 12 faciès de cette dernière étant caractéristique de l’Orientalisant moyen. On situait donc la tombe Bernardini après la destruction du royaume de Midas, dans le courant de la première moitié du VIIe s., en général plus précisément dans le second quart du siècle. La révélation d’une date de destruction de la citadelle de Gordion vers la fin du IXe changeait la perspective, d’autant que certains tumuli pouvaient être associés à cette phase ancienne, alors que d’autres étaient manifestement plus tardifs et associés à des niveaux de réoccupation du site durant la seconde moitié du VIIe s. C’est le cas du Tumulus MM daté par analyse dendrochronologique vers 747-737. Si on relevait la date du Tumulus MM vers le milieu ou le troisième quart du VIIIe s., il devenait difficile, pour certains dont M. Bettelli, de conserver la date traditionnelle de la tombe Bernardini et donc celles du faciès de l’Orientalisant moyen vers 670-650, car cela obligeait à admettre un intervalle de temps entre les deux contextes funéraires d’environ trois quart de siècle. Face à ce problème, M. Bettelli proposa, pour la tombe Bernardini et pour l’ensemble du faciès de l’orientalisant moyen, une date plus ancienne, dans la seconde moitié du VIIIe s. En conséquence de quoi, le faciès antérieur de l’Orientalisant ancien devait être situé dans la première moitié du VIIIe s. Les conséquences induites par cette proposition d’un nouveau système chronologique étaient très déstabilisantes pour les systèmes traditionnels méditerranéens. Il fallait en effet envisager une date de fondation pour les établissements grecs de Sicile les plus anciens si ce n’est vers le fin du IXe s., du moins vers le début du VIIIe s. et surtout essayer de surmonter le problème de la présence des documents mentionnant Bocchoris dans des tombes de Pithécusses et de Tarquinia qui par leur faciès voyaient leur datation remontée jusqu’à une date bien antérieure au règne dudit pharaon. Le colloque de Rome de 2003, Oriente e Occidente, publié en 200515, consacré à la chronologie de l’âge du Fer italien a permis de faire le point sur l’apport de ces nouvelles approches et d’établir le bilan nécessaire des divergences qui sont apparues ces dernières années entre méthodes traditionnelles et nouvelles approches. Pour les problèmes qui nous concernent, on peut résumer les débats à deux points principaux : 1 – Il se dégage un consensus pour considérer que les dates absolues proposées par Müller-Karpe pour le début de l’âge du Fer, tant en Italie que dans la zone transalpine, étaient trop basses. 2 – En revanche, persiste une opposition entre deux écoles dans la définition précise de ces dates. Selon le point de vue adopté, le découpage chronologique des phases postérieures au début de l’âge du Fer, notamment les VIIIe et VIIe s., s’en trouvent non seulement profondément modifié, mais il en résulte deux propositions bien distinctes pour lesquelles un décalage chronologique assez important est observable. Les tenants de la chronologie haute font valoir une série de datations C1416 dont la validité ou plutôt la lecture peut être nuancée. Raffaele De Marinis montre en effet très clairement que certaines dates obtenues à Satricum ou à Fidene posent non seulement un problème dans le choix de certains échantillons (“old wood effect”), mais il révèle surtout le parti pris de certains auteurs dans la lecture des résultats. En effet, l’interprétation haute des données semble 15 16 Bartoloni et Delpino 2005. Nijboer 2005 ; pour une lecture critique De Marinis 2005, p. 32. être choisie systématiquement, d’autant qu’elle peut apparaître cohérente avec les résultats des dendrodates du Tumulus MM de Gordion17, alors qu’une interprétation plus basse, compatible avec la chronologie traditionnelle, pourrait tout aussi bien être envisagée. En clair, la précision chronologique qu’offre la méthode actuelle, même si elle peut être considérée comme fiable, ne permet pas encore l’élaboration de chronologies suffisamment précises (surtout avec la contrainte du “plateau” observé dans les analyses C14 pour le VIIe siècle) puisqu’elle laisse la place à un intervalle d’incertitude tel que les résultats de la lecture d’une même analyse peuvent faire l’objet de deux points de vue aussi différents. Les résultats de la dendrochronologie, issus de l’étude de très nombreux bois recueillis dans les habitats lacustres de France de l’Est, de Suisse occidentale et du sud de l’Allemagne, si tant est qu’un certain nombre d’exigences méthodologiques sont respectées18 fournissent aujourd’hui des séries de dates de plus en plus cohérentes, qui situent le début de l’âge du Fer en Europe transalpine vers 800 av. J.-C. et permettent ainsi de proposer, à partir de la chronologie relative déjà bien maîtrisée des faciès matériels, un nouveau cadre en chronologie absolue dont la validité semble désormais admise par la vaste communauté des protohistoriens de l’Europe tempérée, du moins dans ses grandes lignes. Compte tenue de la longue tradition de travaux relatifs aux corrélations entre les faciès matériels transalpins et de l’Italie péninsulaire, il est possible aujourd’hui de construire une proposition de chronologie absolue des contextes de l’Age du fer italique fondée sur les résultats de la dendrochronologie des sites transalpins par la méthode dite du “cross-dating”. Pour les problèmes qui nous concernent, il est intéressant de constater que la méthode aboutit à placer le faciès de l’Orientalisant ancien étrusque vers la fin du VIIIe s., ce qui est parfaitement compatible avec les dates du protocorinthien ancien et la chronologie du règne de Bocchoris. Il reste évidemment à intégrer à ce raisonnement les discordances chronologiques relevées à propos de la date du Tumulus MM de Gordion. L’analyse du problème telle qu’elle est présentée par R. De Marinis apparaît très convaincante. Admettant, à la suite des fouilleurs, que l’hypothèse traditionnelle de la destruction de la fin du VIIIe s. doit être abandonnée au profit d’une situation plus complexe19 (destruction de la citadelle vers la fin du IXe s., puis, réoccupations partielles du site à divers moments du VIIIe s. et date du tumulus MM vers 747-737), il met en perspective une observation fondamentale des fouilleurs. Ceux-ci ont en effet identifié sur le site de la citadelle un contexte de réoccupation caractérisé par la présence de vases corinthiens du Géométrique récent et du Protocorinthien Ancien20 qui étaient associés à des bronzes dont l’analyse stylistique et typologique montre qu’il sont clairement postérieurs à ceux du Tumulus MM. Cette observation permet de reconstituer une chronologie relative assez précise pour laquelle on dispose de points d’ancrages fiables en chronologie absolue. On sait par les bronzes que le tumulus MM, situé par dendrodate vers 747-737, est plus ancien qu’un contexte qui associe de la céramique corinthienne du Géométrique récent et du Protocorinthien 17 Nijboer 2005, p. 531. De Marinis 2005, p. 35-36. 19 Réinterprétation déjà engagée par K. De Vries sur la base de l’analyse stratigraphique du site et des mobiliers grecs importés, avant la révélation des dendrodates : De Vries 1990. 20 Des objets de cette nature étaient déjà connus par les fouilles anciennes, mais en dehors de tout contexte stratigraphique : De Vries 1990, p. 390, fig. 25. Les découvertes récentes, en contexte stratigraphique clairement identifié, sont exposées dans De Vries 2005. 18 Ancien. Or le style Protocorinthien Ancien est l’un des éléments qui caractérise le faciès de l’Orientalisant Ancien étrusque, lui-même associé aux documents mentionnant le pharaon Bocchoris. Comme le souligne R. De Marinis, le tumulus MM constitue donc un excellent terminus post quem pour la fin du style Géométrique Récent de Corinthe et le Protocorinthien Ancien. On sait par ailleurs que, par la méthode du « cross-dating », les séries de dendrodates obtenues en Europe occidentale tempérée confirment la date traditionnelle de l’Orientalisant Ancien étrusque, et donc valident la chronologie du style Protocorinthien Ancien situé dans le dernier quart du VIIIe s. et le début du VIIe s. Si l’on admet cette première partie du raisonnement, il n’y alors plus lieu de remonter la chronologie de la tombe Bernardini à Palestrina et de l’ensemble du faciès Orientalisant Moyen dont la date la plus haute ne peut être antérieure aux années 690-680 av. J.-C. Si les analyses C14 semblent encore poser des problèmes méthodologiques difficiles à surmonter pour les périodes qui nous intéressent, la méthode dendrochronologique apparaît très pertinente, à la condition que les données archéologiques auxquelles cette nouvelle approche est associée soient elles-mêmes claires ou aient été clarifiées par les archéologues. Néanmoins, ces informations précises, quand elles sont méthodiquement ordonnées, fournissent des points d’ancrages fondamentaux parce qu’elles sont des données externes aux constructions chronologiques méditerranéennes traditionnelles. Sans caricaturer, on peut aujourd’hui affirmer que la chronologie du Protocorinthien Ancien repose non seulement sur la chronologie du pharaon Bocchoris, mais également sur deux dossiers externes : celui des dendrodates d’Europe occidentale tempérée et celui des dendrodates de Gordion, en particulier celles du tumulus MM, et que c’est la confrontation convergente de l’ensemble de ces informations qui fonde la chronologie absolue méditerranéenne pour la fin du VIIIe et le début du VIIe s. Resterait maintenant à se poser la question, malgré R. Van Compernolle, de savoir comment Thucydide et ses sources ont pu conserver la mémoire d’événements aussi lointains avec une telle précision ? 2.1.4. Un cas en débat entre chronologie « traditionnelle » et radiocarbone, entre Orient et Occident Les établissements phéniciens d’Andalousie fournissent un terrain d’expérimentation riche, car, d’une part, plusieurs traditions historiques, et notamment celle qui situe les fondations de Lixus, Cadix et Utique vers 1100, et, d’autre part, un ensemble de datations C14 servent à argumenter une chronologie haute au regard d’une chronologie fondée sur celle de Tyr et sur celle des céramiques grecques. L’établissement phénicien reconnu par les archéologues comme étant le plus ancien est celui du Morro de Mezquitilla21 situé à l’est de Malaga et de l’embouchure du Río Algarrobo. Une datation au début ou au milieu de la première moitié du VIIIe siècle est proposée en fonction de la chronologie de la céramique dite de Samaria, dite aussi « Fine ware »22. Le niveau le plus ancien de Morro de Mezquitilla, le niveau B1, livre du matériel à vernis rouge 21 Schubart 2006, p. 146 et Maass-Lindemann 2000. Maass-Lindemann 1990. La datation de ces pièces est établie à partir de la sériation du site de Samarie, dont la chronologie a été établie selon le système de K.M. Kenyon repris et validé par Coldstream 1968, p. 302-310 et qui se place dans la perspective d’une chronologie basse des sites du Levant. 22 de fabrication phénicienne occidentale, non produit sur place ; il convient alors d’imaginer un centre de fabrication occidental- pour l’instant non identifié- qui aurait produit cette céramique antérieurement (quelques années ou des décennie/s ?)23. Hermanfrid Schubart et Maria Eugenia Aubet publient l’un et l’autre en annexe les résultats d’analyses C14 effectuées sur du matériel de ce site24 qui, bien qu’issues de laboratoires différents, donnent des résultats comparables, c’est à dire une période d’installation au IXe siècle, sans à aucun moment, affronter la difficulté offerte à tout lecteur. Seul Pingel relève – sans argumentation autre que celle de l’acte de foi – que « salvo una o dos excepciones, las dataciones no contradicen los vestigios histórico –arqueológicos »25. Une même proposition est celle formulée par Alfredo Mederos et Dirk Brandherm26. Cette proposition est reprise par Nijboer27 qui argumente la date de l’établissement de communautés phéniciennes en Occident au IXe siècle, à partir d’analyses faites sur du matériel de Carthage et d’Andalousie28. Un deuxième point de repère nous est fourni par le matériel de Huelva, un habitat à la longue histoire qui n’est jamais reconnu comme établissement phénicien en comparaison de ceux identifiés sur le littoral méditerranéen de l’actuelle Andalousie, mais comme un site indigène ayant accueilli des marchands de Méditerranée orientale. Longtemps, le témoignage grec le plus ancien issu du sol de Huelva a été un fragment de cratère ou plus vraisemblablement de pyxis attique de style géométrique Moyen II29 - et que j’avais, en son temps, classé au Géométrique Récent I30 ; la date proposée se situant au milieu du VIIIe siècle. La publication par Fernando González de Canales31 d’un important lot de céramique grecque, trouvé dans le centre ancien de la ville de Huelva, dans des niveaux d’habitat, vient substantiellement modifier le panorama, d’autant plus que, à côté de ce matériel et du très abondant matériel phénicien, on compte des pièces sardes, villanoviennes et chypriotes. Le matériel phénicien le plus ancien est attribué à la phase IV de Tyr, selon la périodisation formulée par Patricia Bikai32. Le matériel grec de Huelva est constitué de deux ensembles. D’une part des fragments de cantharesskyphos (9 pièces) du Géométrique Moyen II attique33 de la première moitié du VIIIe siècle et d’autre part des plats et des skyphos eubéo-cycladiques à demi-cercles pendants (21 pièces)34. Sans doute sommes-nous loin du VIIe siècle, mais le débat chronologique ne saurait ignorer les questions centrales des décennies précédentes qui nous permettent précisément de mettre 23 Aubet 1994, p. 263. Pingel 2006, p. 149-151 et Aubet 1994, p. 323. 25 Pingel 2006, p. 150. 26 Mederos 2005, p. 309-311, Brandherm 2006. 27 Nijboer 2006, p. 260-261. 28 Et cela, sans jamais citer les travaux de Mederos qui est peut être visé par cette sévère phrase de Nijboer (Nijboer 2006, p. 260 ) sur les « radiocarbon not of high quality » (avec renvoi à Nijboer 2005, p. 534-535). 29 Cabrera 2003, p. 62. 30 Rouillard, 1991, p. 24. 31 González de Canales et alii 2004. 32 Bikai 1978, p. 67-68. 33 González de Canales et alii 2004, p. 82-86. 34 González de Canales et alii 2004, p. 86-94. 24 en phase Orient, Méditerranée centrale et tyrrhénienne et Pays de Tartessos. La question de la datation de ces coupes est délicate. Relevons d’abord leur faible diffusion en Occident (Cerveteri, Villasmundo, Sant’OmobonoRome, Veies, Pontecagnano, Sant’Imbenia)35 ; Huelva, avec 21 individus, devenant un centre majeur. La datation est l’objet d’une discussion dont le moindre paradoxe est que l’on ait proposé une double datation, l’une pour l’Orient, l’autre pour l’Occident, la première au Xe siècle, et la seconde au IXe/VIIIe siècles36. La coupe à demi-cercle pendant de Huelva la mieux conservée37 peut être attribuée, avec sa lèvre concave bien carénée, au type 5 de Kearsley38, un type que l’on retrouve à Véies, Sant’Imbenia et Pontecagnano. Là, dans la tombe 739239, la coupe est résolument identique à celle de Huelva. Toujours à Pontecagnano, Nota Kourou40 nous invite à prendre en considération tant des tombes de la même phase II A de cette nécropole qui a livré tout à la fois des coupes à demi-cercle pendants (type 5 de Kearsley, par exemple dans la tombe 7738) et des coupes à chevrons, que des tombes de la phase II B contenant, ensemble, coupes à demi-cercles pendants (type 6 de Kearsley) et coupes à chevrons ; tel est le cas avec la tombe 712941. Les coupes à chevrons sont le type de vase de cette période le plus couramment attesté en Méditerranée occidentale. Tout ceci nous permet d’affiner une chronologie particulièrement ample pour les vases à demi-cercles pendants en réduisant leur diffusion en Occident entre la fin du Géométrique Moyen II et le début du Géométrique Récent I, soit, en gros, le second quart du VIIIe siècle. Avec les coupes à demi cercles pendants de types 5 (Véies, Sant’Imbenia, Pontecagnano, Huelva) nous serions au début de cette phase, et avec les coupes de type 6 plutôt à la fin. La première date est déjà familière à Huelva, car c’est celle du cratère-pyxis géométrique attique ou encore des canthares et skyphos du même style. Cette période est celle de la phase II A de la nécropole de Pontecagnano, la première phase à recevoir des importations méditerranéennes ; elle est aussi celle des plus anciennes importations grecques en milieu phénicien de Méditerranée centrale et d’Occident et bien sûr aussi de Carthage42. Cette période précède, de peu probablement, celle de la mise en place de Pithécuses (où aucune coupe à demi cercle pendant n’a été découverte à ce jour), puis de Cumes43, à l’aube de l’installation des grandes apoikiai de Sicile et de Grande Grèce. De fait, suivre les datations C14 d’Andalousie aurait impliqué deux choses : - la présence en Andalousie des premiers types de coupes à demi-cercles pendants de Kearsley (types 1, 2, 3, 4) et du matériel du Sub-protogéométrique, - ou bien un étirement de la chronologie de Géométrique moyen qui s’étendrait non pas de 850 à 750 mais commencerait en 950. Les données archéologiques ne valident aucune de ces pistes. Aucune pièce orientale n’est 35 La Rocca 1982, Descoeudres et Kearsley 1983, Toms 1997, Bailo Modesti et Gastaldi 1999, Oggiano 2000, Boitani 2005, Kourou 2005. 36 Discussion sur ce point : D’Agostino 1999a, p.17. 37 González de Canales et alii 2004, pl. 19, 1. 38 Kearsley, 1989, p. 99-101 et 128. Rappelons, toutefois, la difficulté à distinguer les types 5 et 6 en fonction du pied. 39 Bailo Modesti et Gastaldi 1999, pl. 1, 6 et fig. 3. 40 Kourou 2005, p. 502. 41 Bailo Modesti et Gastaldi 1999, p. 27-29 ; Kourou 1999. 42 Gras, Rouillard et Teixidor 1995, p. 273-290. 43 D’Agostino 1999a. attestée en Andalousie avant le second quart du VIIIe siècle et les découvertes récentes du Levant ne viennent pas contrarier le schéma tel qu’il a été argumenté par Coldstream44. La chronologie « basse proposée par nos collègues israéliens rend alors bien compte de la situation aux VIIIe et VIIe siècles45 et, de fait, des navigations phéniciennes en Occident. e 2.1.5. Les repères chronologiques pour mieux cerner le VII s. peuvent être synthétisés comme suit : Deuxième quart - troisième quart du VIIIe siècle - premiers témoignages de la Carthage phénicienne, fondation de Tyr ; - importations de Méditerranée orientale et centrale à Huelva - installation des Phéniciens à Morro de Mezquitilla ; - installation de la pêcherie de la Calle Canovas del Castillo à Cadix, le secteur qui, à ce jour, semble avoir été le premier à avoir été occupé dans cette ville46 ; - inscription en lettres grecques dans la nécropole latiale de l’Osteria dell’Osa (t. 482)47 ; - phase IIA de Pontecagnano 775/750, qui est celle des premières relations entre Grecs et populations indigènes48 ; - installation des Eubéens à Pithécuses49, puis, à la fin de cette période à Cumes50. Fin VIIIe/vers 700 - mise en place des établissements grecs de Sicile et d’Italie du sud. Au cours du VIIe siècle - poursuite de l’installation d’établissements grecs ; - cratère d’Aristonothos, trouvé à Caeré ; - exil du corinthien Démarate à Tarquinia ; - inscription grecque à Rome51 ; - début de l’installation du site de l’Incoronata (près de Métaponte) ; - arrivée des premiers matériels grecs et étrusques à Saint Blaise52 ; - voyage de Kolaios de Samos vers Tartessos (vers 630) ; - fondation de Naukratis. Vers 600 : - Nabuchodonosor II détruit Ashkelon (604) et Sidon (602), puis soumet Tyr (588) et Jerusalem (587) ; 44 Coldstream 1968, p. 302-321, Coldstream 2003, Coldstream-Mazar 2003, Kourou 2005. Finkelstein et Silbermann 2002 et Gilboa et Sharon 2003. 46 Cordoba Alonso et Ruiz Mata 2005, Niveau de Villedary 2008. 47 La Regina 1989-1990 ; récemment Canali De Rossi 2004, avec la bibliographie antérieure. 48 D’Agostino 1999a, avec la bibliographie. 49 Sur la chronologie de la nécropole, voir l’étude récente de Nizzo 2007. 50 D’Agostino 1999b. 51 Guarducci 1976-1977 et 1983. 52 Bouloumié 1992 ; révision des données chronologiques, Sourisseau 2003. 45 - destruction de Smyrne par les Lydiens (595-590) ; - dilution des communautés phéniciennes dans le monde ibère ; - fondations de Marseille, d’Ampurias, de Camarine. 2.1.6. Conclusion Concevoir un cadre unique pour la Méditerranée archaïque, de Tyr au débouché de l’Atlantique, reste une entreprise délicate tant les approches des archéologues et des historiens ont été et sont encore différentes, même si nous sommes efforcés de relever ce défi que d’autres auront à coeur de relever aussi. Mais, entre les dates « hautes » C14 et Thucydide, gardons en mémoire la formule de Lepore qui enseignait de « non contaminare le analisi basate su sistemi di fonti diverse » comme le rappelait Bruno d’Agostino appelé à conclure un colloque sur les échanges Orient-Occident à l’époque archaïque53. 53 D’agostino 2005, p. 661. 50 Bibliographie 2.1 Albanese R.M. (2005), « Fasi e facies della prima età del Ferro in Sicilia : dati e problemi interpretativi », in Bartoloni G. et Delpino F., éd., Oriente e Occidente : metodi e discipline a confronto, Pise-Rome, p. 517-525 (Mediterranea, 1, 2004). Amyx D.A. (1988), Corinthian Vase-Painting of the Archaic Period, Berkeley. Antonelli L. (2006), « De Tarsi a Tartesso. Riflessioni sulla presenza greca oltre Gibilterra durante l’età arcaica», Gerión, 24/1, p. 7-26. Aranegui C. (2005), Lixus-2 Ladera sur. Excavaciones arqueológicas marroco-españolas en la colonia fenicia. Campañas 2000-2003. Valence (Saguntum, extra-6). Arruda A. M. 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